date de publication 2022-01-31T05:40:07.000Z
SANTÉ - Il y a maintenant plus de deux ans que le coronavirus est officiellement présent en France. Les trois premiers cas de ont été enregistrés le 24 janvier 2020. Depuis, plus de 16 millions ont été recensés (entraînant plus de 125.000 décès), dont un nombre impressionnant pour ce seul mois de janvier 2021.
La faute au variant Omicron, qui a déferlé à une vitesse inédite sur le territoire, défiant toutes les prévisions que les scientifiques avaient faites pour ce début d’année.
Si les chiffres de ces tous derniers jours de cette 5e vague et en février, ce dossier du HuffPost rappelle à quel point ce mois de janvier n’a pas ressemblé à ce qui était prévu.
SOMMAIRE
UNE CINQUIÈME VAGUE QUI N’EN FINIT PAS
Nous avons ”évité le pire”. C’est ainsi que le Conseil scientifique analyse la situation sanitaire, dans son dernier avis du 19 janvier. Tout en rappelant que la circulation du Covid-19 reste “très intense” du fait du variant Omicron, très contagieux et capable de réinfecter les personnes vaccinées ou guéries, les chercheurs notent que “le système hospitalier devrait tenir durant les semaines qui viennent”. Car certes, le variant est très contagieux, y compris chez les vaccinés mais l’impact sur l’hôpital n’a rien à voir avec les vagues précédentes.
Étude après étude, le variant Omicron commence à nous en dire plus sur les symptômes qu’il convoque. Mi-janvier, c’est une publication anglaise qui est venue (à demi-mot) confirmer les premières impressions de Santé Publique France. Alors que la perte d’odorat était fréquente pour les patients atteints du variant Delta, Omicron a tout d’un rhume, mais sans en être réellement un.
On les a comptés en millions en ce début d’année. Les tests antigéniques et autotests sont utilisés massivement pour le dépistage. Le problème, c’est qu’ils pourraient bien être moins précis face à Omicron que face à Delta. Les études solides sont encore très limitées, mais des chercheurs envisagent de ne pas mettre l’écouvillon seulement dans le nez, mais aussi dans la gorge. Enfin, plutôt dans l’autre sens, ce sera moins dégoûtant. Et si l’idée vous angoisse, rappelez-vous qu’en janvier 2021, en Chine, c’était un autre orifice qui était jugé plus fiable...
“Une forme d’immunité”, envisageait Olivier Véran début janvier; une troisième dose nécessaire pour “booster l’immunité” selon Jean Castex; “Jamais la France n’acceptera la stratégie de l’immunité collective”, s’insurgeait Emmanuel Macron fin 2020... L’arrivée du variant Omicron rend d’ailleurs la définition de l’immunité encore plus subtile... Mais de quoi s’agit-il, à la fin?
L’ÉCOLE EN PREMIÈRE LIGNE
Pas de vacances à Ibiza pour le coronavirus. Alors que les modèles de l’Institut Pasteur s’attendaient à un pic de la cinquième vague de Covid-19 à la mi-janvier, le nombre de cas quotidiens a continuer de battre des records pendant des jours. Si les projections de l’institut Pasteur ont été déjouées, c’est probablement à cause des écoles, suggère le Conseil scientifique dans une récente note.
Dans son dernier point de situation hebdomadaire, le ministère de l’Éducation nationale explique que 21.049 classes étaient fermées jeudi 27 janvier, sur un total de 527.200. Et sur 7 jours, 4,7% des élèves ont été testés positifs. Mais quand on regarde directement les données de dépistage, les chiffres sont encore plus élevés. Selon nos calculs, sur la semaine dernière, du 17 au 23 janvier, 6% des mineurs ont été testés positif au Covid-19.
Même l’édition 2022 du baccalauréat n’échappe pas aux aménagements à cause du Covid. Après plusieurs semaines de concertation, Jean-Michel Blanquer a annoncé les premières décisions ce vendredi 28 janvier. Elles concernent à la fois les élèves de terminale et ceux de première qui présentent l’épreuve de français.
TOUTE LA SOCIÉTÉ EST CHAMBOULÉE
Cette année-ci, ce sera sûrement la bonne pour partir en vacances. Mais, en fait, on n’est pas si sûr... On reporte ou on annule? Depuis le début de la pandémie il y a deux ans, prendre des vacances relève du défi. Frontières fermées, motifs impérieux, règles au niveau des vaccins et des pass vaccinaux qui diffèrent, beaucoup de nouvelles règles nous ont contraints à faire attention avant de s’évader. Ces Français nous expliquent comment ils parviennent à se projeter.
Dans l’un de ses derniers dessins, la dessinatrice du compte Instagram La Trentaine TMTC (toi-même, tu sais) explique grâce à un effet domino les conséquences de la propagation du virus. “En ce moment avec Omicron, on est cas contact de cas contact tous les 2 jours et c’est fatigant!, explique l’auteure des Chroniques de la trentaine . Il suffit de voir un ou deux amis et c’est reparti pour un tour. Comme une série de dominos qui tomberaient systématiquement ensemble.”
Il n’y a pas que le public qui a fait défaut aux Enfoirés pour leurs concerts qui ont eu lieu à Montpellier il y a quelques jours. Ils doivent aussi faire sans certains de leurs membres phares. C’est le cas de Mimie Mathy encore convalescente après une opération. Mais Jenifer, Christophe Maé, Jeff Panacloc, Michèle Laroque, Claire Keim, Carla Bruni ou Jane Birkin ont renoncé à participer au spectacle cette année parce qu’ils sont positifs ou cas contacts.
Ces deux comédies étaient très attendues. Mais comme plusieurs films initialement programmées en ce début d’année, il va falloir attendre encore quelques semaines pour voir Qu’est qu’on a tous fait au bon Dieu? avec Christian Clavier en pater familias et Permis de construire , avec Didier Bourdon découvrant la Corse. Rendez-vous à la fin de l’hiver voire au début du printemps.
À QUOI RESSEMBLERA L’APRÈS OMICRON
À l’automne, on espérait que la cinquième vague de Covid-19, portée par le variant Delta, atteindrait son pic à la fin de l’année 2021. Puis Omicron est venu chambouler les modèles et a fait exploser les contaminations, y compris dans la deuxième quinzaine de janvier. La faute à la rentrée scolaire, à d’autres facteurs? Voire à BA.2? Ce sous-lignage du variant Omicron, qui semble s’imposer dans plusieurs pays, a été placé sous surveillance par le Royaume-Uni le 21 janvier. Et en France? Plusieurs études sont en cours pour mieux cerner cette version.
Après deux ans de pandémie, cinq vagues et trois variants qui se sont remplacés les uns après les autres en France, comment peut-on encore imaginer l’avenir du Covid-19? C’est l’exercice auquel s’est prêté pour Le HuffPost Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon et membre du Conseil scientifique. En rappelant que l’avenir est aujourd’hui très instable et que l’incertitude qui entoure l’évolution de la pandémie est énorme.
Le retour à la vie d’avant, enfin? On aspire tous à ce qu’Omicron signe la fin de la pandémie. Un cadre de l’Agence européenne du médicament estime que si personne ne peut prédire le bout du tunnel, nous avançons vers une situation où le coronavirus ne sera plus épidémique, mais endémique. En clair, le virus continuera de circuler, mais l’immunité de la population, notamment face aux formes graves, sera telle qu’il n’y aura plus de risque de vague hospitalière. Pourtant, il ne faut pas croire qu’Omicron est le dernier variant, ou même que si de futurs variants s’imposent, ils auront ses caractéristiques et seront également moins virulents.
Cet article a été initialement publié sur et a été actualisé.